Ce matin, j'ai pris la Regata. Pour la dernière fois.
Tout à l'heure, je la laisserai à Bertrand. Définitivement.
Adieu.../ Loti, suite. Une lettre de Mme B. Lee Childe, dite
« Oirda », la rose, du 13 juillet 1883, qui s'achève ainsi : « Je vous aime en
vieil ami, en vieux camarade, enfin de toutes les bonnes façons. »
Tout autre type d'amour serait-il donc de « mauvaise façon » ?.../Coup
de fil hier de Francko qui m'apprend la mort d'Eugène Leroy. « Ça n'a même pas
été mentionné aux infos nationales, » dit-il. Ne serait-ce pas plutôt un bien
?/Ai entamé ce matin Les poissons rouges d'Anouilh, Folio,
acheté aux Lisières samedi dernier, sous le soleil.../N'ai
pas achevé ma lettre pour A***. Je haïrai toujours ce type de
courrier purement administratif./Sans beaucoup de réflexion, je
peux constater et affirmer, après quelques décennies d'existence, que je suis
exactement à ma place. Compte tenu de ma nature, de mon tempérament, je ne
pouvais être ni ailleurs, ni autrement, ni faire autre chose que ce que je
fais.../Saisie directe, 15 h 00, avec Gesualdo en fond qui m'ennuie un peu.
Hier, visite impromptue de M***, surexcité : il est amoureux, ou en passe de
l'être. Il me réclame de nouveau la photo de l'album, celle où il se trouve si
bien, qu'il m'a demandé il y a une semaine, que je me suis donné le temps de
retirer, n'y voyant pas de caractère d'urgence particulier. Il m'avait appelé il
y a deux jours pour me demander d'avoir celle de l'album. Hier, il est passé
pour cela : pour la photo. Son insistance m'a agacé ; j'ai dit non. Puis il a
parlé de ce correspondant avec qui, déjà, il se sent d'énormes affinités, qui
lui a envoyé sa photo et à qui il veut envoyer la sienne. « Tu aurais pu me le
dire tout de suite qu'il s'agissait d'une histoire d'amour ! » Je lui ai
aussitôt remis la photo en question.../L'art de vivre au temps de Proust,
notes : « [...] l'eau chaude est liée à l'idée de mollesse, de
volupté, et donc de péché ; ainsi préconise-t-on les ablutions partielles à
l'eau fraîche, ce qui permet de réconcilier l'hygiène et la morale. » Puis :
« [...] quant au bidet, les femmes l'utilisent pour l'hygiène intime,
qui reste un sujet tabou, et ceux qui osent en parler dans leurs
manuels recommandent expressément de fermer les yeux pour se livrer
à ce type de toilette. »/Au soir, invitation chez Francko qui
fêtait sa conférence. Au passage, je prends Jacques. Comme à l'accoutumée, sur
le pas de sa porte et envahissant les trottoirs à l'entour, la bande des jeunes
beurs, une vingtaine, qui plastronnent, qui s'exhibent, provoquent ;
affichent leur irrémédiable bêtise, une bêtise à faire peur, qui me fait peur,
qui fait peur ; la provocation des regards vides, abîme de stupidité et
d'inconscience, réceptacles de violence contenue, les remarques et
saillies au degré zéro de l'abrutisse-ment…/Dimanche chez ma mère,
puis sur le retour, arrêt chez Hervé pour régler le problème du texte. Son Mac
n'a pas de lecteur de disquette, il n'est pas connecté. Nous avons tenté
d'installer un logiciel de reconnaissance de texte qui tous (nous en avions
trois) ne fonctionnaient que sur PC. Résultat : il faut saisir le texte en
entier. J'ai commencé. N'ai pas eu le temps de finir. J'y retourne tout à
l'heure./Hier, j'ai envoyé la lettre à la DRAC. Nouvelle idée :
plutôt que des lectures, une conférence ; ou plutôt, des lectures
sous forme de conférence. Mais rien de concret pour l'heure.
Relire la Rue.../Hervé me propose un tirage limité à 20
exemplaires, chaque exemplaire étant vendu à 1 200 F. « Je vois mes images comme
des peintures, et ça n'en serait plus si l'on en tire 50 ou 100 exemplaires. Je
crois que ce serait bien de donner à la chose un côté exceptionnel. » Je ne suis
pas contre l'idée, mais au fond de moi, je déplore que mon texte ne puisse être
lu davantage, ne soit réservé qu'à un très petit nombre de privilégiés…/Cours à
Roman. Thé sur la terrasse avec Anne. Plein soleil.
Anne vient de recevoir confirmation pour une expo au BAR. Elle est
heureuse./Susan n'allait pas très fort hier. Préoccupée. Travail. Ça ne lui
ressemble pas. A de même passé une mauvaise nuit.../Amour
ce matin, au réveil.
Susan qui se glisse dans un pantalon très serré et revêt un petit
maillot noir. Elle a l'air d'une adolescente./Passage
aux Lisières, hier, sur le retour. Je ne peux m'empêcher d'agripper
Terrasse à Rome de Quignard, dont elle et Baudouin m'avaient dit le plus
grand bien, et, puisque j'y étais, de Passion fixe de Sollers...
Prenons rendez-vous pour une discussion sérieuse autour du projet.../Réponse
de Philippe Lejeune, hier. Longue lettre de deux pages qui pour le moins est
surprenante. Qui, du reste, ne serait pas une réponse à proprement parler, mais
une analyse. « Mais qui est Guy Grudzien ? » dit-il. Il parle du labyrinthe de
mes textes, du site ; parle des masques, de l'abstraction. De nombreuses choses
justes, d’autres où il se trompe... Curieux effet qu'a sur moi cette lettre d'un
homme qui m'a longuement observé, est dérouté, et tente de me cerner. Je ne sais
pas encore si je vais lui répondre.../P. Lejeune s'étonne que je ne
suis attaché à aucune chaîne, La Chaîne Littéraire, par exemple. « Vous faites
cavalier seul. Est-ce un choix ? » Ce qui m'a remis la chose en mémoire. J'ai
appelé Sébastien pour qu'il m'aide à insérer le code dans ma page. Il
m'explique. Je n'y parviens pas ; de toute évidence, son système (Mac) ne
fonctionne pas de la même manière que le mien. Je me résous donc à le taper
directement. Ça marche. Voilà : le logo orne désormais ma page d'entrée.
Désormais, j'appartiens à une chaîne. Je suis un maillon.
Je suis enchaîné.../Apéritif chez Sébastien. Francko
qui se décommande dans l'après-midi. J'arrive avec un quart d'heure de retard,
un bouquet de roses à la main (d'où le retard). « Thé ou chocolat chaud ?
» propose Sébastien. Vu la vacuité de mon estomac (j'ai bêtement décliné
l'invitation à manger de Benjamin une demi-heure auparavant), je penche pour le
chocolat chaud./Cours. Fin de la Gnossienne. Benjamin arrive, avec qui,
par la suite, dans la cuisine, je parle un peu. « Je suis crevé, » répète-t-il
sans arrêt, jouant, avec grande maladresse, à l'adulte fourbu, exaspéré, écrasé
par la vie, mais dans le fond pas mécontent de l'être. Il a 19 ans, est un peu
prétentieux, mais sans méchanceté, sans malice. Il est jeune... N’empêche…/« Tous
mes amis n'écoutent que la musique des années 70, Pink Floyd et tout ça. Ils
disent que la musique d’aujourd'hui, c'est nul. » C'est Benjamin qui parle… Déjà
des vieux cons à leur âge. Quelle misère !/Beau jour
pour entamer cet énième cahier. Malheureusement, n'ai guère le goût
d'écrire./Il est 23 h 30. Susan dort. Je suis à mon bureau
principal. État vaseux suite à la soirée/nuit d'hier. Je viens
d'allumer ma cinquième cigarette./S'est conclue cette après-midi
l'association Le Lys…/Jardin en fleurs. 18°, ciel
couvert. Il est 17 h 00 lorsque nous sommes tous réunis. Nous parlons du projet
de la Rue et de l'événement littéraire qui y sera lié et pour lequel je
n'ai toujours pas d'idées. Ou trop. C'est la confusion dans mon esprit.../Au
soir, passage rapide à la plus petite galerie du monde, Chito. Nous arrivons
juste à la fin d'une séance de lecture de textes concernant la ville. J'avais la
tête ailleurs, n'étais pas très en forme (à noter : le public particulier, et
spécifique, des vernissages roubaisiens, complètement différent de ceux de
Lille, comme une province de province)./Filons ensuite chez Claire
et Baudouin où nous étions invités. Surprise d'y voir Francko. Soirée épatante
(repas de prince !), encore que j'y aie été un peu absent. Je ne sais pour
quelle raison. Ça a été mieux sur la fin lorsque Baudouin nous a fait visiter
son atelier installé dans les deux salles qui avaient été, il y a un temps, des
ateliers de confection. De multiples pièces exposées que je peux à loisir
détailler (à noter : Baudouin en disc-jockey !)./Trois
jours passés en Angleterre. Notes calepin. J'y ajoute le retour par la Belgique,
La Panne où nous avons mangé une moule/frites. J'y ajoute ma mauvaise humeur,
mon retrait, puis Susan qui me demande quel est le problème tandis que Yann est
aux toilettes. Plus tard, je réponds. Plus tard…/À 11 h 30, alors que je suis
sur le point de partir, nouveau coup de sonnette : le voisin turc tout excité
qui me demande si la BM est à moi et me dit que de ma faute il a abîmé sa
voiture. Je ne comprends pas. Vous êtes garé devant chez moi, je fais des
travaux, je ne peux accéder à l'intérieur. Que me raconte-t-il donc ? Venez voir
! C'est un garage, je vais avoir une plaque. De votre faute, j'ai abîmé ma
voiture. Quel garage, quelle plaque ? C'est la boutique en face de chez nous
qu'il vient d'acheter et dans laquelle il démolit tout. Toute la devanture a
sauté, il ne peut sortir sa remorque, il a dû faire des manœuvres qui ont abîmé
sa voiture. Regardez ! Mais quel garage ? quelle plaque ? Vous le savez que je
fais des travaux. Où est-ce indiqué qu'il est interdit de se garer ? Je vais
avoir une plaque. Mais il n'y a pas de plaque, rien n'interdit de se garer là.
Vous le savez ! Je ne sais rien. Vous ne pourriez pas me le dire au lieu de vous
énerver pour rien ? Il se calme. Sa bonne femme au milieu des gravats crie je ne
sais quoi en turc. Je crois rêver…/Puis file à mon rendez-vous avec
Claire. Nous allons au Café de la Paix. Mangeons, tomates farcies, filet
américain. Je lui expose toute l'affaire en long et en large. Elle est
enthousiasmée. Propose des idées, dont l'utilisation de l'atelier de Baudouin
comme salle et la boutique comme relais, point de départ qui renverrait à
l'intérieur. Il faut que j'aille voir sur place. Elle avance ensuite l'idée, que
je retiens, de l'édition d'un CD comportant des extraits du Journal Musical.
Bref, petite heure ensemble riche et stimulante. Du coup, j'abandonne l'idée du
parcours dans la ville. M'en tiendrai donc à la salle et à la boutique. C'est
largement suffisant./Midi. Dover. Banc. Soleil. Yann à côté de moi
qui mange. Le type qui bronze. Nourriture industrielle. Ma discussion avec
Martine à ce sujet. Supermarché où je vérifie : tout est emballé ; pas de rayon
charcuterie, fromage, etc./Market place. Fontaine. Des bancs. Je
tente de repérer une fille un peu jolie. En vain. Le caractère très typé des
Anglais me frappe toujours autant. Susan qui revient. Je la regarde approcher.
C'est véritablement la seule belle femme, femme digne de ce nom, à 100 miles à
la ronde./Hier, la fête de Tom et Jenny. La grange, 200 personnes.
La pluie, le froid. Fumer à l'extérieur, de même. Le groupe de jeunes gens qui
répand avec une certaine réussite (guitariste étonnant) des tubes des années 70,
Hendrix entre autres. Je suis frappé par le contraste entre leur jeunesse (moins
de 20 ans) et cette musique vieille de 30 ans. Quel intérêt peuvent-ils y
trouver ? D'où provient cet intérêt ?... Je ne connais personne. Quelques mots
échangés avec les anciens amis de Susan (la plupart pas vus depuis presque 30
ans). Pour le reste, j'attends minuit et demi, heure d'extinction. J'observe. Je
sirote mon verre de mauvais vin rouge…/Étrange : de rédiger ces
notes en Angleterre me pousse inconsciemment à le faire en anglais. Je pense ce
que j'ai à écrire en anglais, puis corrige mentalement en français, mais bute
sur la traduction en français. « Prendre », par exemple, que j'ai employé tout à
l'heure pour Joséphine. « Pick up » s'était immédiatement imposé à mon esprit et
il m'a fallu une dizaine de secondes pour lui trouver son équivalent en
français./Hier, déjeuner en famille chez les parents de Susan.
Tranche de dinde, légumes à l'eau et sauce curry. Mélange étrange. Puis crumble
à la rhubarbe dont j'ai repris deux fois. À noter la rhubarbe dans le jardin, la
conversation avec sa mère, puis son père, quoique je parle plus facilement avec
sa mère qui pose des questions, engage la conversation. C'est ce qu'il me faut :
que l'on me pose des questions qui m'inciteront à parler. Son père est beaucoup
plus discret. Dommage. J'aimerais parler davantage avec lui, mais je ne sais que
lui dire.../12 h 30. Reading. Place. Banc. Pigeons. Soleil. Yann et Paul à la
banque. Susan qui cherche un distributeur. Moi qui écris (éh !). Et voilà...
Une Noire en face de moi, assise, banc, béret sombre, un lot de sacs à ses pieds
(un lot, a lot !). Son mari qui la rejoint. Ils partent, lui chargé des
paquets... Puis une rousse, double-poussette. Des roux dedans.../Répétition au
cours de laquelle je fais la connaissance de Christine, la chanteuse, qui
regarde autour d'elle comme s'il s'agissait de Versailles. « C'est magnifique.
On dirait que l'on est dans un château. » Que dire ? Je souris bêtement. « C'est
chez toi ? » me demande-t-elle. J'acquiesce en souriant tout aussi
bêtement.../22 h 30, coup de sonnette. M***. Nous mangeons tandis qu'elle met
Susan au courant des derniers événements au sujet de sa séparation avec J*** et
de sa vie d'errance entre le Sud et ici dans l'attente de son nouvel
appartement. Je ne dis rien : elle m’avait déjà tout raconté au matin…/Ce
matin, je me colle à elle dans la cuisine, lui dis : « I want you. »
« Now ? » Je ne réponds pas, je m'amuse. « I have to go. I
promised Danielle to make some photocopies for her. » Je me dis alors
qu'entre l'homme de sa vie et sa chef con, elle privilégie la chef con. Je crois
que c'est ça le travail : entre l'être que l'on aime et une obligation
professionnelle, donner la préférence à l'obligation./Hier à passer sous
silence. Mais néanmoins : nouvelle crise de ma part, lettre que je ne lui remets
pas, regain soudain en fin d'après-midi après 8 cigarettes, discussion au lit,
amour raté, mais un peu mieux réussi au matin. J'ai pris la résolution
définitive que ces crises n'auraient plus lieu. À suivre.../Passage
chez Hervé ce midi pour une correction de fautes constatées vendredi soir lors
du vernissage. Ce qui me fait tout à coup me demander si j'ai fait mention du
vernissage dans ces pages. Non ! Comme c'est étrange./Terrasse à
Rome : « leurs nudités », p. 8 : combien en ont-ils chacun ?/Minuit.
Deuxième bureau du grenier. À ma droite, la nouvelle bibliothèque, enfin
achevée. J'y ai passé toute la journée. Magnifique ! Ne reste plus qu'à la
remplir.../Le Cadeau de Gerz. Bisbille entre lui et le
Fresnoy ; histoires d'argent, il est parti sans signer. Du coup, je me demande à
quoi rime cette affaire./J'ai décidé de ne plus me laisser aller à mes pulsions,
de les mettre de côté et de faire mine de rien. Fini de faire la
gueule./Fête des Mères, chez ma mère (pourquoi dis-je « ma mère »
et non « maman » ?), avec Annie. Moka, café,
champagne, et, pour terminer, pistolets./ Susan qui me dit : «
Aimerais-tu vivre à Nice ? Je pourrais avoir un poste à l'EDHEC là-bas. » Je
n'ai pu résister au « I heard that Nice wasn't very nice, » avant de m'imaginer
sur une terrasse au soleil à attendre que le temps passe... (Mais y
trouver une maison assez grande pour toutes nos affaires ? et de quoi y
vivrais-je ?)/Travail dans le grenier, puis répétition chez Cyril
avec Thierry pour quelques chansons de son tour de chant./J'ai très mal aux
doigts.../Temps exécrable. Bruine, froid.
Je hais ce pays !/ Suis-je complètement décalé, détraqué ou ai-je
raison, et ma vue de la situation est-elle juste, lucide ? est-ce ma nature qui
parle, soit subjective, possessive, exclusive, voire égocentrique ou la
clairvoyance ? et n'ai-je pas écrit les mêmes choses il y a trois ans, deux ans,
un an ? Suis-je en droit d'exiger l'exceptionnel plutôt que l'ordinaire ?/Message
de F*** qui se dit las et triste.
Ma réponse n'était guère plus réjouissante.../Entre le
travail, gratification illusoire, et l'être aimé, ou prétendu tel, certains,
certaines (beaucoup, tout le monde) choisissent le travail. Quitte à perdre
l'être aimé. Que peuvent bien valoir ces personnes-là ?/Lever 9 h
00. À 10 h 00, j'étais dans le grenier où j'ai achevé le dernier pan de la
première partie, soit l'endroit où je me situe habituellement. C'est dire que
j'ai tout déplacé et qu'il me faut achever entièrement cette partie avant de
tout remettre à sa place, soit, principalement, les deux bureaux./J'ai
ensuite décapé la première poutre. Me reste demain la seconde
poutre et la finition.../Je suis fourbu !/Le plumage de l'ange.
Belle prestation de Francko, chez Art-Connexion. J'en reparlerai.../Il
est 5 h 30 du matin. Je suis rentré à 2 h 15 après avoir déposé Claire et
Baudouin chez eux. J'ai fumé une dernière cigarette et suis allé me coucher. Me
suis endormi. Vers 4 h 00, une crampe m'a réveillé. Je n'ai plus pu me
rendormir./Ce matin, à 11 h 00, suis allé faire quelques achats pour la
poursuite des travaux. Suis revenu vers 13 h 00, m'y suis mis jusqu'à 18 h 30.
Ai travaillé un peu les chansons pour Thierry. Puis suis parti,
avec un mal de cervicales qui m'a tenu jusqu'en soirée./Je crois qu'il est
préférable que je reporte à plus tard mon rapport sur la conférence de Francko.../22
h 30. Il y a quelques minutes, j'étais en bas en train de rédiger dans mon
calepin de sac quelques notes en prévision du texte pour Francis Dannemark.../En
attendant 14 h 00, heure à laquelle je dois aller chercher la BM, je poursuis le
livret pour Det l'F, puis mets à jour la saisie du journal, puis le site.
Je fume ma 4e cigarette. À 14 h 00, Antoine.
« Elle est prête, » dit-il./Je rentre, téléphone à mon assurance. Charmante
demoiselle au petit nez comme je les aime qui m'assure qu'à 16 h 00, ma
nouvelle voiture serait assurée. À 16 h 30, je passe prendre possession de mon
nouveau véhicule. Je plastronne dedans jusqu'à la station-service en bas de
l'Avenue des Nations-Unies./Saisie directe... 15 h 00, bureau du
grenier qui enfin commence à prendre de l'allure. Journée estivale. J'ai un mal
fou à faire quoi que ce soit. J'alterne la corvée de la saisie considérable des
jours précédents avec des pauses lecture au jardin : L'art de vivre du temps
de Proust que je parcours avec un vif plaisir./Avant de me
coucher, je suis allé regarder Terre sans pain que Françoise
m'a apporté jeudi soir à la conférence de Francko. Pascal sera
content./10 h 30. CRAM. Retour.
Il fait beau. Premier voyage Roubaix-V. d'Ascq avec la belle BM./La
petite illustration, n° 472, cinéma n° 15, du 22 mars 1930. Les nouveautés
cinématographiques avec une photo de Tarakanova en couverture, film de
Raymond Bernard « sonore et parlant – mais parlant sans excès ». Je
note la présence d'Antonin Artaud dans un petit rôle./